État des lieux et enjeux des plateformes régionales – 1er février 2018

Le 1er février, lors de la première rencontre 2018 du Réseau des CRIGEs de l’Afigéo, la quasi-totalité des plateformes régionales métropolitaines étaient représentées. Une opportunité de présenter un panorama actualisé de ces plateformes territoriales…

Le positionnement des plateformes territoriales de données géographiques s’éclaircit.  Comme en témoigne la carte actualisée (cf. ci-contre), chaque région (excepté l’Île-de-France) dispose désormais d’une plateforme territoriale et partenariale, avec parfois une nouvelle animation/direction. En parallèle, les plateformes associées aux services de l’État en région se maintiennent, voire se développent.

Les plateformes régionales d’information géographique présentes lors de cette réunion se présentent comme suit :

  • PIGMA – la plateforme d’échange de données en Nouvelle-Aquitaine, portée par le GIP ATGERI – couvre désormais l’ensemble de cette région issue la Réforme territoriale.
  • OPenIG – Occitanie Pyrénées en Intelligence Géomatique, ex-association SIG L-R – s’est développée sur toute l’Occitanie. La plateforme s’est aussi dotée de nouveaux administrateurs et d’une nouvelle  direction avec l’arrivée d’Anne Fromage-Mariette à la succession de Laurent Pigache. Une articulation se met en place avec PICTO, le portail géographique des services de l’État en région Occitanie.
  • IDéO BFC – Informations et Données Ouvertes en Bourgogne-Franche-Comté, plateforme animée par le GIP Territoires numériques BFC – a étendu son action sur la nouvelle région Bourgogne-Franche-Comté (BFC).
  • La plateforme GéoGrandEst œuvre aujourd’hui pour la « Coopération pour l’information géographique du Grand Est ». Elle est copilotée et cofinancée par l’État et la Région.
  • Les anciennes régions Basse-Normandie et Haute-Normandie sont maintenant couvertes par GéoNormandie, la plateforme normande d’échange de données géographiques.
  • Le CRAIG est devenu le « Centre régional Auvergne-Rhône-Alpes de l’information géographique ». Il avance sur sa collaboration avec la plateforme de l’État en région :  D@TARA.
  • En Haut-de-France, la création d’une plateforme unique régionale se concrétisera en 2019. Pour l’heure, les rapprochements techniques et l’animation d’actions communes permettent des rapprochements effectifs entre la PPIGE (Plateforme Publique de l’Information Géographique en Nord-Pas-de-Calais) et GéoPicardie (Mutualisation de l’information géographique en Picardie).

Pour ces plateformes dont le périmètre d’action s’est élargi, l’enjeu est de taille : rassembler des communautés parfois très éloignées géographiquement, voire culturellement. Elles doivent augmenter leur effectif afin d’assurer une animation pertinente sur des territoires à plusieurs visages.

Pour les régions qui n’ont pas changé de périmètre géographique suite à la Réforme territoriale, les plateformes conservent le même territoire d’action :

  • Le CRIGE PACA intervient sur la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, et mène un projet commun avec la Région de développer une plateforme régionale unique susceptible d’héberger tous les types de données Open Data.
  • Cofinancée par l’État et la Région des Pays de la Loire, GÉOPAL – le portail géographique des Pays de la Loire, animé par le syndicat mixte GIGALIS – devrait connaître un nouvel élan avec la reprise de l’animation par Christophe Nicolle, et une volonté politique affichée par les élus de la Région.
  • GéoCentre, la « plate-forme de la région géographique de la région Centre » portée par le GIP RECIA, a pour priorité la relance d’une dynamique forte car, suite au retrait de l’État en 2015, seul l’outil technique fonctionne actuellement. Un beau défi à relever pour Samuel Volet, son nouvel animateur.

Les enjeux stratégiques liés à la gouvernance et au financement des plateformes

La baisse des dotations de l’État voire même son retrait définitif de la gouvernance de certaines plateformes est un mouvement qui prend de l’ampleur. Même si certaines baisses de dotation sont aussi constatées au niveau des Régions, celles-ci maintiennent leur soutien pour répondre à leurs obligations liées à la loi NOTRe (cf. Code général des collectivités territoriales – Article L4211-1-13).

Si toutes les plateformes ont leurs spécificités, elles partagent des interrogations sur :

  • la définition d’un modèle économique efficace associant de nouveaux acteurs, de nouveaux modes de financement (adhésions différentiées, systèmes d’abonnements, cofinancements par action…),
  • la mobilisation de fonds FEDER,
  • le développement de nouveaux services.

L’évolution des missions et projets prioritaires 2018 – 2020

Pour répondre à leurs missions tout en s’ouvrant à de nouvelles problématiques, les plateformes ont à cœur de :

  • coproduire / acquérir des données de référence/métiers, en lien avec des programmes nationaux (Orthphoto HR 20 cm, Occupation du sol, Adresse, Urbanisme…) ;
  • s’impliquer sur les sujets à forts enjeux tels que le PCRS, Plan de Corps Rue Simplifié ;
  • accompagner les utilisateurs dans leurs obligations réglementaires (INSPIRE, Open Data) ;
  • développer le volet « connaissance » et trouver une articulation avec les observatoires statistiques ou territoriaux.

Certains sujets, liés à l’histoire de l’une ou l’autre de ces plateformes, sont plus spécifiques :

  • OPenIG reprend l’animation du géoservice GEOTREK initialement développé par l’APEM ;
  • Certaines plateformes ambitionnent de valoriser et développer leur expertise en télédétection ;
  • D’autres développent des guichets pour l’enrichissement collaboratif de bases de données ;
  • Apporter un appui aux territoires éloignés, en particulier les plus ruraux, apparaît aussi comme une priorité ;
  • Un autre axe est mis en avant : l’accompagnement des régions dans la mise en œuvre de leur SRADDET (schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires).

Pour répondre à ces ambitions, les infrastructures techniques se doivent d’évaluer (catalogage, stockage de données grande échelle qui nécessite de se doter de data centers puissants…)

Les relations avec les acteurs nationaux de l’information géographique

Les relations entre les plateformes et l’IGN sont historiques et collaboratives, notamment à travers le Géoportail et la coproduction de données. D’une manière générale, les plateformes contribuent à alimenter la donnée géographique nationale. Des représentants du Réseau des CRIGEs et des Régions (ARF, Associations des Régions de France) ont participé au Comité national de programmation de l’IGN (janvier 2018) : l’occasion pour les plateformes de mieux appréhender les perspectives de travail de l’institut.

Enfin, une plaquette d’Atlasanté (portail géographique des agences régionales de santé) présentant ses nouvelles fonctionnalités et ses opportunités de collaboration avec les CRIGEs a été relayée. 

La feuille de route 2018 du Réseau des CRIGEs

Le Réseau des CRIGEs, piloté par l’Afigéo depuis 9 ans, souhaite maintenir un rythme de rencontre régulier pour échanger sur des sujets techniques (le PCRS, les zones d’activités économiques, les infrastructures, les guichets…) et sur des sujets stratégiques (le positionnement des plateformes régionales sur le PCRS, sur l’Open Data, sur les modèles de financement…).

En 2018, l’Observatoire des plateformes d’information géographique sera enrichi et le Recueil de fiches de bonnes pratiques actualisé.

Reseau_CRIGEs_20180201

Le Réseau des CRIGEs à St Mandé le 1er février 2018,
avec du Nord au Sud, d’Ouest en Est :
Région Haut-de-France : Cédric Ansard, Joël Tignon
GéoNormandie : Thomas Gaillard, François-Xavier Richard
GéoGrandEst : Guillaume Ryckelynck
GÉOPAL : Christophe Nicolle
GéoCentre : Samuel Volet
IDéO BFC : Suzanne Nicey
PIGMA : Anne Sagot
CRAIG : Fréderic Deneux
Région Auvergne-Rhône-Alpes : Xavier de Neeff
Open IG : Anne Fromage-Mariette
CRIGE-PACA : Christine Archias et Romain Buchaut